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Un accouchement surprise presque parfait


Moi, c'est Anne, fleuriste de 35 ans; et Mr Benoît, 34 ans !

Nous sommes ensemble depuis 7 ans. Demande en mariage avant même de fêter nos 1 ans, c'était tellement une évidence. On fonderait une famille ensemble !

Andrea est arrivée pour combler notre vie et va avoir 1 an le 7 décembre.




Tout commence le 10 avril 2019 ! La date exact du premier jour du reste de ma vie. Le transfert de 2 petits embryons congelés depuis presque 1 an ! Cette journée je m'en souviendrais toute ma vie. Comme la soirée du 1er test de grossesse 9 jours après. Et ce week end à attendre pour faire la 2 ème prise de sang... Bref je suis enceinte et cela fait 4 ans, 2 opérations, 13 anesthésies générales et des dizaines de piqûres que j'attendais ça avec mon cher et tendre. Une grossesse tant attendue qui ne se déroule pas comme dans mes rêves. Je ne savais pas qu'il était possible de vomir autant. Pendant 6 mois. Tout le temps. Partout. Même en conduisant. J'ai d'ailleurs développé une superbe technique dite "du mug". Je laisse votre imagination s'occuper du reste. Ça n'a quand même pas été simple. Même si j'avais pas mal de marge, j'ai perdu plus de 20 kg. Avec mon chéri, nous sommes tellement heureux. On a du mal à réaliser après toute cette attente. On y croit sans y croire. On se projette sans se projeter, surtout que nous ne souhaitons pas connaître le secret de bébé avant sa naissance ! Par contre, une chose est sûre et certaine, cet enfant s'appellera Andrea ! 4 ans que nous l'attendons. Fille ou garçon, c'est son prénom. Le temps passe. Nous réalisons petit à petit que la vie pousse tranquillement en moi. Les échographies s'enchaînent. Le 19 juin, la T1, celle que nous craignons pour la trisomie. Le 2 septembre, la T2, celle où on scrute chacun de ses moindres détails. Le 13 novembre, la T3, celle où m'annonce que mon bébé est en bas des courbes. " Il va falloir se reposer Madame ! Votre bébé pèse à ce jour 1,660kg."



27 novembre : Notre bébé a pris presque 300g. Je trouve ça pas mal. Mais ce n'est pas au goût des médecins. Ils ne cessent de me répéter que c'est un petit bébé. Ce qui commence à m'inquiéter de plus en plus. C'est dommage, moi qui ne vomissait plus. Je m'étais même imaginée pouvoir finir cette grossesse paisiblement. 7 décembre : Aujourd'hui, nous sommes à 36sa+5 et nous vivons nos dernières heures de cohabitation sans le savoir. 6h : Je perds du liquide. Je tourne, je vire dans mon lit. Et je sens que ça coule toujours. Je sors du lit pour un petit tour aux toilettes. C'est bizarre. Je n'arrive pas à être convaincue que ce soit qu'une fuite urinaire. 7h : Je me tourne pour réveiller mon mari. Ca coule vraiment beaucoup trop. Ca ne peut pas venir juste de ma vessie. Il faut qu'on aille contrôler quand même.Au fond de moi, je le sens, c'est pour bientôt. "Je crois que je perds les eaux." Mon mari se réveille en sursaut. Il m'a entendue lui dire que j'avais fissuré, mais il pensait rêver. Il est là face à moi choqué. C'est un peu la panique, autant pour lui que pour moi. Le gynécologue nous avait prévenu que nous n'irions pas à terme, mais pas là comme ça, maintenant. Je m'étais rattachée à la date fatidique des 37sa. On y était presque. Mais pas encore. Une fois passé l'état de surprise, l'excitation monte et se mélange au stress. Mon mari n'est pas inquiet. Il est certain que tout ira bien et que notre petite crevette se portera à merveille. Il essaie surtout de me rassurer. Je pars à la douche pendant qu'il se prépare et déjeune. Malgré les conseils de la sage-femme, je suis bien trop focus sur notre départ à la maternité pour avaler quoi que ce soit. Je me lave les cheveux, vérifie la valise. Je suis prête. On est prêts. C'est à moitié conscients et détendus que nous prenons la route. A quelques mètres de la maternité, je ressens ma première contraction, non douloureuse. 9h : Nous arrivons à la maternité, en mode " touriste". On ne sait pas à quoi nous attendre. Tout n'est que découverte. Nous devions visiter les lieux dans quelques jours. Nous sommes rapidement pris en charge. Le verdict tombe. La poche est fissurée et mon col est ouvert à 3. C'est la panique, même si je le pressentais. Maintenant, c'est sûr. On ne peut plus reculer. Tout devient réel. Ce n'est pas possible. Mon bébé est trop petit. Il est en bas des courbes. Je ne peux pas accoucher maintenant ! La sage-femme tente tant bien que mal de me rassurer. " Vous êtes quasiment à 37sa. Votre bébé est plus que viable. Quoi qu'il arrive, on s'occupera de lui. Ne vous inquiétez pas.Il n'y a aucun souci. Allez marcher 1h. Ne pensez pas à tout ça. Tout va bien se passer ! " De toute façon, nous n'avons plus le choix. Ce bébé va sortir. Je m'y résous. Il faut que je lâche prise et que j'écoute ce qu'on me dit. A partir de cet instant, je deviens un super petit soldat. J'écoute, j'obéis. Tout va bien se passer. 10h30: Une heure qu'on arpente les couloirs de la maternité. Quelques légères contractions m'accompagnent. Nous revenons à la maternité pour un nouveau contrôle. "Vous êtes ouverte à 5, on va passer en salle de naissance c'est pour aujourd'hui. " oh merde... Ça va tellement vite !!! Et puis je n'ai pas mal. Tout étant supportable, on me propose de patienter 1h sur le ballon. Ca marche par contre, je veux la péridurale. C'est non négociable. " On loupe pas le coche, hein ?!? " Nous sommes en salle de naissance. Détendus. Mon mari enchaîne les blagues pas drôles. Pendant ce temps, je le regarde se détendre sur le ballon. Je me sens bien. Je n'ai pas mal. Ca commence à m'inquiéter d'ailleurs. Mais bon, je vais pas m'en plaindre. Je pense surtout à mon bébé crevette et espère que tout ira bien pour lui. 12h: Nouveau contrôle. Je suis à 7. " Mais pourquoi je n'ai pas mal ???!? " La réponse est dans mon dossier médical. " Vous avez une énorme tolérance à la douleur, à cause de votre endométriose. " Pour une fois que l'endométriose m'apporte quelque chose de positif ! La sage-femme me propose d'accoucher sans péridurale. " C'est hors de question ! Mal ou pas mal, je veux cette péridurale. " J'ai trop peur de la sortie de bébé, d'une déchirure, des complications. L'anesthésiste arrive et rigole à l'idée de devoir poser une péridurale à quelqu'un qui ne souffre pas. La péridurale posée, je me sens plus zen, plus sereine pour la suite de l'aventure. 14h: Je suis à dilatation complète. Tout va bien pour bébé et moi. Ils nous donnent rendez-vous dans 2h pour la poussée. Pendant ce temps, on surveille les monitorings des autres patientes. Elles ont l'air de sacrément en chier les pauvres. Le temps est long. Très long. Je pense à mon bébé. Mon petit bébé. J'ai si peur qu'il aille en néonatalogie. 16h30: " Bon, on va laisser le bouton de la péridurale tranquille et on va y aller Madame ! " Mince je viens juste de rappuyer. La sage femme a l'air blasée pour moi. J'avais pas mal, mais c'était pour être vraiment sûre. Pour le coup, la péridurale fonctionne bien. Il faut même me soulever les jambes. Je ne sens vraiment plus rien ! Ca y'est, on y est. On m'installe. Je suis tétanisée. J'imagine que c'est le froid qui me fait tant trembler. Mais, il semblerait plutôt que ce soit le stress. Je pousse une 1ère fois. Je ne sens rien. Une 2ème fois. Toujours rien. Une 3 ème fois. Absolument rien. Je commence à m'inquiéter. Je ne ressens rien. Je regrette maintenant d'avoir tant appuyé sur ce bouton. J'aimerai juste sentir mon bébé descendre, sentir mes contractions. Et que mes efforts payent. Mais rien. Il ne se passe rien. Je me sens tellement nulle. Toutes les femmes y arrivent sauf moi. Je me sens incapable. Mon bébé n'est pas encore là que je ne sais déjà pas faire. A cet instant, je ne suis que culpabilité. L'inquiétude est palpable. Je flippe. Les sages femmes aussi. Les cours de préparation à l'accouchement, la sophrologie, les conseils.... Rien ne me revient ! Je me sens loin. Très loin. Déconnectée. Je ne comprends plus. Mon cerveau s'éteint. Je reprends mes esprits. Je vois un monsieur entrer. " Madame, cette fois vous allez pousser très fort et je vais tirer. " Je comprends... Ce monsieur est un gynécologue. Et c'est une ventouse qu'il a dans les mains. Il faut que je donne tout. Je dois libérer mon petit bébé. Une dernière poussée. Un cri de libération qui l'accompagne. Bébé est là. Il pleure. Il est si petit. On me le pose dans les bras tout emballé. Il est si beau. Il a les yeux en amande de son papa. Je pleure. Toutes les larmes de mon corps. Toutes ces larmes que je retiens depuis 4 ans. Entre deux sanglots, j'arrive à poser l'ultime question : " C'est une fille ou un garçon ? " Notre bébé est face à nous, emmailloté, et n'a pas eu le temps de montrer son secret, à personne. Dans la précipitation personne n'a regardé. Pas même, la sage femme excitée comme une puce quelques minutes avant, à l'idée de le découvrir la première. Je pleure toujours. J'ai les yeux dans les siens. Et je les entends " Andrea est une très courageuse petite fille de 2kg250 et 45 cm." Les soins se terminent. Je continue de pleurer. Tout en savourant ces 2h de peau à peau. 2h à l'observer accrochée à mon sein, à ressentir sa chaleur contre mon corps. Avec le papa, nous savourons chaque seconde qui passe. Nous commençons à réaliser petit à petit que nous avons réussi. Le combat est terminé. Notre miracle est entre nos mains. NOUS AVONS REUSSI ! Ce jour restera le plus beau jour de ma vie. Ce jour où je suis devenue une maman louve. Ce jour où il nous a semblé évident qu'un jour nous recommencerons.


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